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Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour la science

Mardi 7 Mai 2019

Faire marcher des personnes paralysées d’une ou deux jambes, tel est le but que s’est fixé Grégoire Courtine. Ce professeur du CHUV a pu tester le fruit de ses recherches en 2018 sur plusieurs patients, et les résultats étaient au rendez-vous.


Le suspense était à son comble lors du premier test à échelle réelle en 2018 d’implants éléctriques posés sur un homme paralysée d’une jambe. « L’utilisation de la robotique de pointe suisse » allait-t-elle permettre à David, qui a perdu l’usage de sa jambe gauche, de remarcher ? C’est au professeur Jocelyn Bloch qu’est revenue la tâche d’implanter des électrodes dans la jambe du patient. « L’expérience se révèlera être un succès. Après quelques instants, grâce aux électrodes, David était devenu capable de bouger sa jambe paralysée ». Certes il ne pouvait pas se déplacer comme avant son accident, tenu par un robot, mais il a pu récupérer la possibilité de se déplacer hors d’une chaise roulante. L’expérience se répètera plusieurs fois sur d’autres patients.
D’autant qu’après un mois, une surprise attendait l’équipe de chercheurs et David, le premier patient. Au-delà de toute espérance, ce dernier est en effet parvenu à légèrement bouger ses orteils sans les électrodes ! Encore 2 mois, et il a pu faire de petits mouvements avec son pied, et 5 mois plus tard il a pu en partie bouger sa jambe. Une très grosse amélioration pour lui et l’équipe du professeur Grégoire Courtine.
Electrodes portables
Les membres de l’équipe ont alors développé un système portable d’électrodes pour permettre aux patients de continuer à s’entrainer en dehors du laboratoire. « Chaque patient est un pas, et on veut pouvoir donner la possibilité à tous de continuer à marcher une fois chez eux, pas uniquement dans nos locaux » se réjouit Jocelyn Bloch.
Aider les personnes ayant perdu l’usage d’un membre, tel est, de longue date, le but de Grégoire Courtine, professeur au CHUV et chef du projet. En commençant d’abord ses tests sur des rats en 2008, il passera par la suite à un singe en 2015, avant de finalement recevoir l’autorisation de faire sa première expérimentation sur un être humain. Il reste tout de même prudent vis-à-vis des résultats obtenus jusqu’à présent : « Ce n’est pas la solution pour guérir la moelle épinière, mais c’est une pièce du puzzle, un premier pas ».
 

Super héros des labos...

« Dans mon laboratoire, le mot impossible est un gros mot ! Rien n’est impossible avec le passage du temps ». Une phrase qui représente bien l’état d’esprit du professeur Grégoire Courtine, du centre de Neuroprothèses à l’EPFL. L’objectif de son travail : aider à remarcher les gens qui ont perdu l’usage de leurs jambes en réactivant leur moelle épinière endommagée. Un objectif motivé par l’histoire de l’idole de son enfance Christopher Reeve, incarnant le premier Superman au cinéma et devenu tétraplégique en 1995 des suites d’un accident d’équitation. Au début de sa carrière, Grégoire Courtine a voulu prendre à contrepied ce que les autres chercheurs voulaient faire. Au lieu de régénérer la moelle épinière, il pensait plutôt à réactiver celle qui reste encore intacte mais inactive. Depuis son laboratoire, il travaille avec son équipe à créer de nouveaux matériaux et de nouvelles manières d’aider ces personnes qui ont perdu l’usage d’un membre.

Karim Dessimoz


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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