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La femme qui murmurait à l’oreille des morts

Vendredi 5 Avril 2019

La directrice du centre universitaire romand de médecine légale, Silke Grabherr, ne manque pas d’humour pour décrire son métier de médecin légiste. Plus particulièrement, quant elle évoque l’angiographie post-mortem, une technique qui a le vent en poupe en Suisse.


Silke Garbherr durant sa présentation dans la salle de l’institut national genevois mardi 19 mars
Silke Garbherr durant sa présentation dans la salle de l’institut national genevois mardi 19 mars
« On préfère travailler avec les morts plutôt que les vivants. Eux au moins ne peuvent pas nous mentir ». Paroles prononcées avec humour sur fond de vérité, par Silke Grabherr, directrice du centre universitaire romand de médecine légale.  C’est devant les membres l’INGE (Institut national genevois) sur le thème de « Voir l’invisible », que cette dernière est venue présenter le métier de médecin légiste, le 19 mars dernier. Plus précisément, pour expliquer au public une technique qu’elle développe en Suisse depuis des années. Bien qu’elle ne l’ait pas inventée, c’est en Suisse que les capacités et les limites de cette méthode ont été testées.
Angiographie post-mortem
« On ne peut plus imaginer travailler sans ces images » déclare Silke Grabherr. La technique en question se nomme l’angiographie post-mortem, permettant de produire des imageries forensiques de corps, mais pas que. En effet, elle permet d’observer l’intérieur d’un corps sans procéder à d’autopsie, mais également à observer le contenu des objets. Pour étoffer son propos, Silke Grabherr explique un cas pratique : « La police est venue nous amener une valise suspecte, enterrée. Après avoir utilisé l’imagerie forensique, il s’est avéré que la valise contenait un cadavre, faisant de cet objet une scène de crime. Car, soyons d’accord, ce n’est pas un suicide ».
Humour
Entre ces diverses explications, la directrice du centre universitaire romand de médecine légale en a profité pour revenir sur… l’importance de l’humour dans son métier. « Les ingrédients pour supporter ce métier psychologiquement, c’est déjà d’être soi-même stable. Il faut parler avec ses collègues et avoir un certain sens de l’humour pour pouvoir se détendre. Car rester seul n’est pas une solution ».
Un métier visiblement très exigeant psychiquement, et déserté par les hommes. En présentant son équipe, on se rend compte qu’il n’y a que des femmes. « Il y a quelques hommes mais ils ne sont pas nombreux dans notre service, ou ne reste pas très longtemps. Je n’ai pas d’explication sur ce fait, du moins pas scientifique ». De quoi casser les stéréotypes du médecin légiste enfermé toute la journée seul dans sa salle d’autopsie. « La prochaine fois que vous regarderez les Experts, rappelez-vous que c’est de l’arnaque. Les meilleurs experts sont en Suisse ».
 

Karim Dessimoz


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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