La statue de Carl Vogt, près de l'Université (Photo Karatsouba)
Suite à une vaste étude de deux ans, menée par l’Institut des Hautes Études Internationales et du Développement de Genève (IHEID), et rendue publique cette semaine, le Conseil administratif de la Ville passe aujourd’hui à l’étape supérieure en lançant une consultation dans les milieux politiques, associatifs, académiques et culturels afin de statuer sur le sort des monuments et places concernés.
« D’ici à fin 2022 déjà, une large concertation sera menée dans l’administration de la Ville, ainsi qu’auprès du Canton, des autres villes, sociétés civiles et des associations d’afro-descendants. Son but sera d’intégrer un grand nombre de points de vue et mettre en évidence les pistes et les obstacles. Ce n’est que le début d’un long processus » explique Alfonso Gomez, Conseiller administratif de la Ville de Genève en charge de la politique municipale de diversité.
L’étude
Ce travail de recherche mené par deux professeurs de l’IHEID, Mohamed Mahmoud Mohamedou et Davide Rodogno, en collaboration avec l’historienne Aline Zuber, présente en 184 pages le contexte local et international, un aperçu historique de la problématique des monuments, un recensement non exhaustif des sites et symboles genevois, ainsi que des suggestions et des pistes d’action.
En tout, 33 lieux et monuments ont été mis en évidence. Parmi les lieux les plus connus, on retrouve notamment le quai Wilson, le parc Bertrand, l’île et la rue Rousseau, ou encore l’avenue Eugène-Pittard. « Nous n’offrons pas de solutions aux problèmes. Nous questionnons l’héritage raciste et colonialiste et proposons des pistes en termes d’action publique. Le défi est d’apporter une réponse à long terme et sous une forme démocratique avec des pistes et des exemples concrets » souligne Davide Rodgno.
Le spectre d’actions
L’étude met en évidence 10 actions possibles (voir encadré) qui vont servir de base à la future concertation. Il ne s’agira pas de déterminer une seule et unique marche à suivre, mais « d’agir au cas par cas, en évitant les confrontations entre les identités, et ne pas se figer dans une politique unique » précise Sami Kanaan, conseiller administratif en charge de la culture. En attendant, il y aura des interventions artistiques temporaires au niveau de certains monuments et des tables rondes dont la prochaine se tiendra dans le cadre de la Semaine contre le racisme.
Le quai Wilson et le boulevard Carl-Vogt, deux noms émérites à Genève mais dont le parcours a été émaillé d’accointances racistes, seront parmi les désignés pour mener les premiers projets-pilotes.
Table ronde « Mémoires publiques et monuments : quelles pistes face aux enjeux du racisme ? » - 23 mars 2022 à 18h30 – Uni Dufour, Rue du Général-Dufour 24, salle U300.
L’étude peut être téléchargée ici.
« D’ici à fin 2022 déjà, une large concertation sera menée dans l’administration de la Ville, ainsi qu’auprès du Canton, des autres villes, sociétés civiles et des associations d’afro-descendants. Son but sera d’intégrer un grand nombre de points de vue et mettre en évidence les pistes et les obstacles. Ce n’est que le début d’un long processus » explique Alfonso Gomez, Conseiller administratif de la Ville de Genève en charge de la politique municipale de diversité.
L’étude
Ce travail de recherche mené par deux professeurs de l’IHEID, Mohamed Mahmoud Mohamedou et Davide Rodogno, en collaboration avec l’historienne Aline Zuber, présente en 184 pages le contexte local et international, un aperçu historique de la problématique des monuments, un recensement non exhaustif des sites et symboles genevois, ainsi que des suggestions et des pistes d’action.
En tout, 33 lieux et monuments ont été mis en évidence. Parmi les lieux les plus connus, on retrouve notamment le quai Wilson, le parc Bertrand, l’île et la rue Rousseau, ou encore l’avenue Eugène-Pittard. « Nous n’offrons pas de solutions aux problèmes. Nous questionnons l’héritage raciste et colonialiste et proposons des pistes en termes d’action publique. Le défi est d’apporter une réponse à long terme et sous une forme démocratique avec des pistes et des exemples concrets » souligne Davide Rodgno.
Le spectre d’actions
L’étude met en évidence 10 actions possibles (voir encadré) qui vont servir de base à la future concertation. Il ne s’agira pas de déterminer une seule et unique marche à suivre, mais « d’agir au cas par cas, en évitant les confrontations entre les identités, et ne pas se figer dans une politique unique » précise Sami Kanaan, conseiller administratif en charge de la culture. En attendant, il y aura des interventions artistiques temporaires au niveau de certains monuments et des tables rondes dont la prochaine se tiendra dans le cadre de la Semaine contre le racisme.
Le quai Wilson et le boulevard Carl-Vogt, deux noms émérites à Genève mais dont le parcours a été émaillé d’accointances racistes, seront parmi les désignés pour mener les premiers projets-pilotes.
Table ronde « Mémoires publiques et monuments : quelles pistes face aux enjeux du racisme ? » - 23 mars 2022 à 18h30 – Uni Dufour, Rue du Général-Dufour 24, salle U300.
L’étude peut être téléchargée ici.
Des pistes multiples
L’étude menée par les chercheurs de l’HEID a conduit à dégager de multiples pistes chacune présentant des avantages et des inconvénients. Parmi celles-ci, on peut retenir : la recontextualisation qui permettrait d’identifier la rue ou le monument controversé à l’aide de plaque explicative ou de QR code, le vacillement qui consisterait à pencher le monument à l’image de la Tour de Pise afin d’indiquer sa remise en question ou encore le dépassement dont la finalité serait un changement de paradigme avec la création d’un nouvel imaginaire en mettant la population à contribution, afin de repenser les espaces de manière différente en apportant débat positif et consensus.
