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Ferdinando Miranda: «Tout le monde est concerné par les questions LGBTIQ+»

Mercredi 9 Octobre 2019

La Geneva Pride 2019 s’est tenue du 29 juin au 7 juillet. Et elle retourne à Genève du 27 juin au 5 juillet 2020. Celui qui en est le coordinateur, Ferdinando Miranda, dresse le bilan de l’événement et rappelle en quoi les questions des communautés non hétérosexuelles impliquent l’ensemble de la population suisse,


Quel bilan pouvez-vous tirer de la Geneva Pride 2019?
La Pride a été un grand succès ! Le nombre de personnes en témoigne. Et c’est la première fois que nous présentions en Suisse, un Manifeste de revendications des communautés LGBTIQ+ (homosexuelles, bisexuelles, transsexuels, intersexes, queer et tout autre personne alliée des communautés, NDLR). D’ailleurs, certaines de ces revendications ont été reprises lors d’événements thématiques. Cela a touché un public très large. Des personnes qui, a priori, n’étaient pas concernées par les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre.
Comment être visible dans l’espace public après un tel événement?
Il est important d’être persévérant. La Suisse a déjà fait des progrès en la matière. Mais le chemin pour l’égalité est un combat de longue haleine. Nous avons cru que ce qui était acquis, le resterait. Ainsi, nous nous apercevons que les avancées faites par le président Obama sont aujourd’hui caduques. Avec l’arrivée de Trump, elles sont passées à la trappe. D’où l’importance de continuer à être vigilant ! Et ne pas oublier qu’il faut continuer à saisir les occasions comme la Pride pour renforcer les communautés LGBTIQ+ afin de jeter les bases pour l’avenir.
Que pensez-vous de la situation suisse en matière d’égalité des droits ?
Il reste beaucoup à faire. Le droit pénal ignore, par exemple, les discriminations des personnes transgenres. Et avec le référendum de l’UDF (Union Démocratique Fédérale), nous ne sommes pas à l’abri également d’un refus concernant l’orientation sexuelle (référendum qui rejette la criminalisation de l’homophobie, NDLR). D’autre part, le partenariat enregistré n’est pas la même chose que le mariage. C’est pour cela que l’éducation est importante. Elle permet d’éviter les discriminations et peut créer une culture de l’inclusivité et de la diversité.
Aujourd’hui, quel est le principal obstacle à cette égalité?
Je parlerai plutôt de grand défi. L’erreur réside dans le fait de penser les discriminations, en raison de l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, en dehors de la société. Alors qu’elles prennent racine dans d’autres facteurs discriminants comme la classe, la race, etc. Par ailleurs, les gouvernements ancrent leur pouvoir sur ces aspects identitaires car ce sont des questions qui se posent à tout un chacun. En réalité, tout le monde est concerné par ces questions-là. Dès lors, il s’agit de mener ce combat de façon solidaire. Afin de vivre dans une société où toute personne aurait sa place.
 

Gwendoline Walder


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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