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Et si le féminisme sauvait notre démocratie?

Jeudi 14 Octobre 2021

Directrice de l'Observatoire Genre et Géopolitique à l'IRIS en France, la sociologue Marie-Cécile Naves vient de publier un nouvel ouvrage, «la démocratie féministe, réinventer le pouvoir». Avec un parti-pris clair : il faut s’inspirer du regard féministe posé sur notre société pour révolutionner notre démocratie actuelle.


Les menaces planent au-dessus de nos démocraties depuis de nombreuses années : le terrorisme, la montée en puissance de l’extrême droite... Comment la renforcer face à nos ennemis? Comment dans cette perspective œuvrer à les renforcer? La réponse se trouverait peut-être dans le féminisme. En tout cas, c’est l’idée formulée dans le nouveau livre de Marie-Cécile Naves. «Le féminisme est un mouvement participatif qui touche un grand nombre de domaines de notre société comme la politique, la création ou encore les médias. Il cherche à donner la parole et une visibilité à tout le monde» explique l’autrice. De fait, une importante partie de la population semble aujourd’hui avoir perdu foi dans la politique et préfère se tourner vers le milieu associatif par exemple ou, vers des mouvements plus radicaux. Pourquoi? Parce qu’elle ne se retrouverait plus dans l’offre politique actuelle, alors que selon Marie-Cécile Naves, le féminisme peut être une réponse parmi tant d’autres pour rendre notre démocratie inclusive et à l’écoute.
Vision réelle de la société
«Si, au départ, le mouvement se bat pour les droits des femmes, ce dernier nous donne les outils pour façonner notre société de manière égalitaire pour tout le monde, pour toutes les minorités.» indique l’autrice. Induisant une prise de conscience des enjeux sociétaux pour toutes les personnes oppressées le féminisme pourrait ainsi réellement amener de réels changements dans des secteurs comme la politique, les médias, la création etc., par son exigence d’égalité de traitement et de visibilité. D’après Marie-Cécile Naves, c’est donc «un combat contre les oppressions qui peut servir à tous».
Un nouveau leadership
Pour ce faire, «nous avons besoin d’un nouveau leadership qui change la hiérarchie des problèmes sociétaux à traiter et qui prend en compte la population dans son entièreté» lance l’autrice. Selon elle, les compétences doivent être redistribuées et partagées pour réhabiliter le dialogue entre tous, une pratique quelque peu absente du système patriarcal actuel.
Longtemps écartées du pouvoir, les femmes ont dû attendre l’année 1971 pour obtenir le droit de vote et  faire entendre leurs voix. Cette longue lutte pour être reconnue politiquement n’a cependant pas été vaine. «Elle leur a permis de se développer et de regrouper de nombreuses réponses aux problèmes d’égalité et d’oppressions dans notre démocratie, désormais très utile» conclut Marie-Cécile Naves.

Un projet pour donner la parole aux femmes et aux minorités de Suisse

Lancé par le Festival des créatives, une convention féministe se déroulant au mois de novembre, à Genève, le projet 71/21 est un parfait exemple du propos de Marie-Cécile Naves. Il veut donner la parole aux femmes et aux minorités de toute la Suisse sur les sujets qui les préoccupent : «Ce projet de vote symbolique et performatif d’envergure nationale proposent un vote où seules les voix des femmes et des minorités de genres seront prises en compte. (..) Ces dernières voteront sur une série d’enjeux féministes qui les concernent directement.» peut-on lire sur le site internet. Le but : présenter les sujets ayant le plus de votes sous forme de recommandations aux parlementaires et représentants des partis politiques. Et, en conséquence, provoquer de véritables changements dans la société helvétique grâce au féminisme. Notamment, car, nombreux thèmes n’auraient surement aucune chance d’être abordés dans le milieu politique actuel.

Fanny Graf


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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