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Servette remonte en Super League !

Dimanche 19 Mai 2019

Le peuple genevois se souviendra certainement très longtemps de ce vendredi 10 mai. Dans un Stade de Genève incandescent, garni de plus de 20'000 spectateurs, les Grenats ont terrassé Lausanne 3-1 et rejoignent le paradis. Ils évolueront la saison prochaine en Super League, six ans après l’avoir quittée.


Le risque de ce genre de choc est de tellement le préparer à l’avance qu’on en oublie de jouer… Que nenni. Dans ce derby à grand enjeux, pour l’un comme pour l’autre, Servette a imposé sa loi, celle du plus fort. En mission, les Grenats ont démarré cette rencontre pied au plancher avec pour idée d’étouffer Lausanne : Pressing haut, densité sur les deuxièmes ballons, transitions rapides. Cela n’a pas tardé à porter ses fruits.
Après quatre minutes de jeu seulement, Stevanovic, laissé libre de tout marquage au deuxième poteau sur un corner, pouvait reprendre victorieusement de la tête et faire chavirer de bonheur le Stade de Genève pour la première fois de la soirée. Il y’en aura d’autres !
De la frustration à la libération
Une entame de match parfaite que les Grenats aurait encore pu concrétiser davantage si l’arbitre expérimenté de la rencontre, M. Fedayi San, n’avait pas annulé une réussite de Koné pourtant valable (10e). Ce petit coup du sort aurait pu constituer le tournant du match puisque cinq minutes plus tard, le LS se voyait offrir sur un plateau l’égalisation par Jeremy Frick, lequel boxa le ballon dans son propre but. (15e) Cette égalisation lausannoise va faire quelque peu faire douter des Servettiens irrésistibles jusqu’ici.
Rarement dangereux pour autant, Lausanne aurait tout de même pu rentrer aux vestiaires en menant au score. En effet, peu avant la pause, Margiotta profite d’un moment d’inattention dans la défense servettienne pour enchaîner deux bonnes frappes dont la deuxième aurait pu trouver le chemin des filets sans une belle intervention de Frick. Le gardien grenat se rachète avec brio et permet à son équipe de préserver le match nul à la mi-temps.
En deuxième période, les Grenat vont parachever leur oeuvre. Plus créatif offensivement, plus compact, et plus solidaire défensivement, le SFC va filer vers la gloire. En trois minutes, Alphonse et Imeri vont donner deux longueurs d'avance à leurs couleurs, Koné ratant même le quatrième dans la foulée ! Lausanne, dépassé, ne reviendra pas. Au terme de cette folle soirée, le Servette FC devient champion de Brack.ch Challenge League et provoque des scènes de liesse générale dans l'enceinte de la Praille et ses alentours. Les hommes d'Alain Geiger amènent donc le club genevois à sa véritable place, l'élite du football helvétique.
 
Servette FC – FC Lausanne-Sport 3-1 (1-1)
Vendredi 10 mai 2019 – Stade de Genève (20h)

Arbitre : M. Fedayi San
Buts : M. Stevanovic (4ème), Frick (15ème csc), Alphonse (74ème), Imeri (77ème)
 

Commentaire: Servette, ce merveilleux supplément d’âme

Et si le plus bel exploit de Servette était en réalité de n’avoir jamais laissé le moindre doute s’inviter à la fête ? Ce vendredi 10 mai face au Lausanne-Sport (3-1), dans son antre, garnie pour l’occasion de plus de 20'000 supporters, le club a su, une fois de plus, s’appuyer sur cette force collective et sur cette foi qui l’animent depuis l’entame de l’exercice. Et c’est fort. Très fort.
La Ligue des Champions l’a encore parfaitement démontré ces derniers jours, on a beau parler de tactique dans le football, les choses sont sans doute avant tout affaires de cœur, de générosité, de ce supplément d’âme qui fait les grandes victoires et les plus belles quêtes. Portés par ce merveilleux état d’esprit et par des combattants comme Anthony Sauthier (quel remarquable personnage!), le SFC a enfoncé Lausanne en appuyant là où cela pouvait faire mal. Même une grosse bourde de Jeremy Frick (décisif ensuite juste avant le thé!) n’a pas contrarié le cours du match. Tout juste a-t-elle tempéré les ardeurs l’espace de quelques instants.
Dénouement victorieux inéluctable
Le fait que l’histoire allait à nouveau s’écrire – comme en 1994 - était clair dès 18 heures lorsque l’atmosphère a commencé à grimper aux alentours du Stade de Genève. De l’excitation et du brouhaha s’extirpait ce parfum des grands soirs, cette sensation que rien – non, rien de rien – de mal ne pouvait arriver aux Grenat. Autour de ce maillot s’était greffée cette belle attente, qui confirme que le Genevois – râleur puisse-t-il être – a le SFC gravé dans la peau, à l’image du très beau tifo dévoilé avant le coup d’envoi par la fière trentenaire Section Grenat. Qui confirme aussi que le Genevois, même abreuvé de football chaque soir de la semaine devant sa petite lucarne, même nourri au Real Madrid, au Barça, à la Juve ou à City, a besoin d’un club admirable sur son pas-de-porte. A besoin du Servette FC.
Les joueurs, il faut le dire, ont été admirables; on ne va pas ainsi chercher une promotion en proposant un tel football avec des hommes qui n’ont ni la tête ni les pieds. Les éléments du Servette 2018/2019 ont non seulement ces ingrédients-là, mais aussi les tripes. Leurs dirigeants aussi, qui ont reconstruit brique après brique un club en état de mort clinique. La Genève du foot peut leur tirer un immense coup de chapeau!
Alain Geiger, ce formidable chef d’orchestre
Elle peut faire pareil avec Alain Geiger, impeccable maître d’œuvre. Lui, l’ancien défenseur qui avait déjà vendu du rêve au fil de sa carrière, Coupe du monde 1994 et Euro 1996 inclus, a nourri d’autres songes et les a même concrétisés en propulsant Servette dans l’élite. Un an après une nomination qui en avait étonné plus d’un, le Valaisan et son staff ont fait tout juste. Quel pied de nez aux jeunes techniciens soi-disant plus à même de fédérer autour d’eux et de porter un tel projet!
Oui, la fête se doit d’être belle quelques jours encore. Chaque acteur composant le puzzle servettien, en coulisses comme sur le devant de la scène, a le droit d’apprécier ces moments uniques. Bien sûr, il s’agira de vite enfiler le bleu de travail pour construire la saison prochaine. Mais après avoir été enterré par quelques vautours, Servette est en vie et bien en vie. Mieux, il a une âme et même un supplément d’âme.
 

Julien Trébert


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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