« Ce fut un travail de longue haleine » lance Christophe Mani, ancien directeur de Première Ligne de 2004 à 2010. Créé en 1991, cette association genevoise de réduction des risques liés aux drogues est à l’origine de la création du Quai 9. Installé dans un container vert, l’espace propose tous les jours un lieu sécurisé d’écoute et d’injection à l’intention des (Sans la mention de l’injection, le lecteur ne comprend pas) personnes qui consomment des drogues. Il collabore également avec des institutions spécialisées dans les dépendances et le soin et rétablissement des liens sociaux.
Baisse des contaminations
Un projet de grande envergure qui semble payer : en 20 ans, ce lieu a permis très rapidement de faire baisser drastiquement le pourcentage de contaminations par le VIH chez les consommateurs de drogues : 50 % dans les années nonante réduit à seulement à 1,5 % aujourd’hui. Malgré ces résultats probants, les débuts, en 2001, n’ont pas été faciles. Car pour les riverains du quartier de Cornavin, un temps d’adaptation a été nécessaire pour accepter la présence des usagers de drogues alors que leurs rues étaient le terrain de jeu des dealers.
« Les habitants étaient inquiets au début. Surtout que dès l’arrivée du quai 9, ils se plaignaient de retrouver des seringues usagées dans leurs entrées d’immeubles. Nous les avons écoutés, mis en place des ramassages de seringues et n’avons jamais cessé, dès lors, d’échanger avec eux. Notre travail a payé et les sceptiques sont aujourd’hui devenus nos meilleurs défenseurs » se réjouit Christophe Mani.
Le local et les habitants semblent ainsi s’être apprivoisés au fil du temps. Et ce n’est pas Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale et membre de la Commission globale de politique en matière de drogues, qui dira le contraire, elle qui fut à l’origine de la célèbre politique reposant sur quatre piliers pour résoudre les problèmes de drogues : prévention, répression, thérapie et réduction des risques. : « Nous sommes les témoins d’une aventure à l’origine du changement du regard sur les usagers de drogues. Le Quai 9 est un lieu précieux pour une Genève qui essaye de ne laisser personne au bord du chemin ».
Le Quai 9 devra plier bagages
Malgré ce tableau quasi idyllique, l’avenir reste marqué par l’incertitude : en 2030 en effet, le côté Nord-Ouest de Cornavin subira une profonde rénovation. L'îlot sur lequel se trouve, aujourd’hui, le célèbre local genevois deviendra une des entrées des futures voies souterraines prévues dans le cadre d’un gigantesque projet de réaménagement de la gare ferroviaire, géré par les CFF. Ce projet conduit l’association Première Ligne à devoir trouver, pour l’horizon 2030, un nouveau lieu pour le Quai 9. Avec à la clé le risque de tout devoir recommencer à zéro, ou presque. « S’installer aux alentours du lieu actuel serait la solution la plus souhaitable pour notre association. Au vu du travail bénéfique du Quai 9 dans le quartier de la gare, les riverains s’inquiètent de l’hypothétique disparition du local » affirme Serge Longère, l’actuel directeur de Première ligne.
Alors qu’ aucun nouveau lieu n’a encore été choisi pour le moment, « les élus du canton et de la ville de Genève dont le conseiller d’État Mauro Poggia nous ont donné des garanties pour l’avenir du Quai 9. Nous allons travailler sur ce dossier durant les prochaines années pour nous assurer que les consommateurs ne se retrouvent pas de nouveau dans la rue pour consommer ” assure le directeur.
Baisse des contaminations
Un projet de grande envergure qui semble payer : en 20 ans, ce lieu a permis très rapidement de faire baisser drastiquement le pourcentage de contaminations par le VIH chez les consommateurs de drogues : 50 % dans les années nonante réduit à seulement à 1,5 % aujourd’hui. Malgré ces résultats probants, les débuts, en 2001, n’ont pas été faciles. Car pour les riverains du quartier de Cornavin, un temps d’adaptation a été nécessaire pour accepter la présence des usagers de drogues alors que leurs rues étaient le terrain de jeu des dealers.
« Les habitants étaient inquiets au début. Surtout que dès l’arrivée du quai 9, ils se plaignaient de retrouver des seringues usagées dans leurs entrées d’immeubles. Nous les avons écoutés, mis en place des ramassages de seringues et n’avons jamais cessé, dès lors, d’échanger avec eux. Notre travail a payé et les sceptiques sont aujourd’hui devenus nos meilleurs défenseurs » se réjouit Christophe Mani.
Le local et les habitants semblent ainsi s’être apprivoisés au fil du temps. Et ce n’est pas Ruth Dreifuss, ancienne conseillère fédérale et membre de la Commission globale de politique en matière de drogues, qui dira le contraire, elle qui fut à l’origine de la célèbre politique reposant sur quatre piliers pour résoudre les problèmes de drogues : prévention, répression, thérapie et réduction des risques. : « Nous sommes les témoins d’une aventure à l’origine du changement du regard sur les usagers de drogues. Le Quai 9 est un lieu précieux pour une Genève qui essaye de ne laisser personne au bord du chemin ».
Le Quai 9 devra plier bagages
Malgré ce tableau quasi idyllique, l’avenir reste marqué par l’incertitude : en 2030 en effet, le côté Nord-Ouest de Cornavin subira une profonde rénovation. L'îlot sur lequel se trouve, aujourd’hui, le célèbre local genevois deviendra une des entrées des futures voies souterraines prévues dans le cadre d’un gigantesque projet de réaménagement de la gare ferroviaire, géré par les CFF. Ce projet conduit l’association Première Ligne à devoir trouver, pour l’horizon 2030, un nouveau lieu pour le Quai 9. Avec à la clé le risque de tout devoir recommencer à zéro, ou presque. « S’installer aux alentours du lieu actuel serait la solution la plus souhaitable pour notre association. Au vu du travail bénéfique du Quai 9 dans le quartier de la gare, les riverains s’inquiètent de l’hypothétique disparition du local » affirme Serge Longère, l’actuel directeur de Première ligne.
Alors qu’ aucun nouveau lieu n’a encore été choisi pour le moment, « les élus du canton et de la ville de Genève dont le conseiller d’État Mauro Poggia nous ont donné des garanties pour l’avenir du Quai 9. Nous allons travailler sur ce dossier durant les prochaines années pour nous assurer que les consommateurs ne se retrouvent pas de nouveau dans la rue pour consommer ” assure le directeur.
