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François Longchamp : « Oui, j'ai été un serial réformateur ! »

Mercredi 18 Octobre 2017

Exclusif - Alors que l'actuel président du Conseil d'Etat François Longchamp prendra sa retraite politique dans 6 mois, il nous livre ici sa première interview-bilan.


François Longchamp : « Oui, j'ai été un serial réformateur ! »
Dès votre entrée au gouvernement en 2005, vous avez multiplié les réformes : lutte contre le chômage, dynamisation de l'aide sociale, modernisation de l'Aéroport et de Palexpo, refonte complète de la loi sur les EMS. Diriez-vous que vous êtes ou avez été un serial réformateur ?
J'aimerais qu'on dise ça de moi parce que je pense que la mission du politicien, et particulièrement en Suisse qui est un pays qui avance par petits pas, c'est de réformer en permanence. C'étaient des secteurs qui avaient et ont encore aujourd'hui besoin de réformes. Pour les questions de l'emploi, le monde change tellement vite que ce sont des systèmes qu'il faut réformer quasiment tous les dix ou vingt ans. Donc j'aimerais bien que l'on dise que je suis un serial réformateur, je le prends comme un compliment.
 
Vous êtes la personne qui a conduit le gouvernement à rédiger le premier programme de législature de son histoire. Est-ce votre plus belle réussite ?
Non, parce qu'un programme de législature n'est pas un catalogue d'intentions. Ce n'est pas ce que vous promettez qui compte, mais ce que vous réalisez. De plus, le cadre de celle-ci a été un peu particulier dans la mesure où la situation parlementaire a été très compliquée. On a sept partis politiques au Grand Conseil, et certains d'entre eux ont explosé en vol durant la législature. Ce programme a été au départ, le reflet de l'absence de majorité politique cohérente au niveau du Parlement.
 
Au final que retenez-vous de l'ensemble de votre carrière politique ?
J'en retiens l'énorme privilège d'avoir pu influer sur le cours des choses dans une ville comme Genève qui m'émerveille chaque jour d'avantage alors que ça fait douze ans que je siège à son gouvernement. C'est un privilège extraordinaire parce que c'est une ville où il se passe en permanence quelque chose. Je mets au défi quiconque de trouver une autre ville de 500'000 habitants qui offre et qui voit autant de choses se passer chaque jour.
 
D'après vous, quelle sont vos plus grosses réussites et vos plus gros échecs ou regrets ?
Il y a une réussite qui me tient particulièrement à cœur parce que c'est probablement la plus importante pour Genève, c'est la rénovation des locaux des organisations internationales. C'est quelque chose qu'on a fait en collaboration avec la Confédération. On a obtenu tous les crédits nécessaires à la rénovation de l'ONU, de l'OMS, de l'UIT... Tout cela en l'espace de trois ans, et ça s'est probablement l'élément le plus important. Pour les échecs, je dirai que c'est un échec où ma part de responsabilité est assurément certaine, mais pas totale. C'est le fait qu'on ait eu une législature particulièrement compliquée au niveau du fonctionnement parlementaire. J'ai fait plus de réformes en huit ans que sur cette législature. C'est un regret personnel car je m'exprime à travers les réformes que l'on peut mener.
 
Pour finir un petit pronostic. Qui voyez-vous vous succéder à la tête du Conseil d’État ?
Je me garderai bien de vous le dire, puisque ça va dépendre d'abord du résultat des élections, et ce d’autant plus que le président ou la présidente est choisi par ses pairs. Dans la mesure où mes six collègues seront tous candidats à leur propre succession et que je pars du principe qu'une bonne partie d'entre eux seront réélus, il y aura au moins quelqu'un qui aura siégé au gouvernement pendant au minimum 5 ans qui accédera à la présidence et qui sera donc en mesure de comprendre le fonctionnement du gouvernement. Mais chacun pourra deviner mes souhaits.
 
 

Parcours politique

2004-2005 : président du parti radical genevois
2005-2012 : conseiller d’État chargé du département de la solidarité et de l'emploi
2012-2013 : conseiller d’État chargé du département de l'urbanisme
Réélu en 2013 pour un troisième mandat.
Ancien vice-président du Conseil d’État (déc. 2008 à déc. 2009) et Président du Conseil d’État (déc. 2013 à mai. 2018)


Miguel Hernandez


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