Dès leur naissance, il y a des êtres humains qui viennent au monde avec la faculté, le don même, particulière du samaritain. C’est le cas de Cynthia Illi. Un cadeau à double facette, certes, mais bien utilisé, qui se révèle une arme formidable pour traverser la vie et aider les autres à faire de même. « Empathie, générosité, justicière, engagée… » Voilà les nombreuses et honorables qualités évoquées par Pia, la mère de Cynthia. Elle n’a pas tort. Dès son plus jeune âge, il y a une chose que Cynthia déteste au plus profond de sa chair : l’injustice. «Plus jeune, je me suis retrouvée tellement de fois dans le bureau du doyen pour mon comportement insolent. En réalité, je prenais juste la défense des autres et n’hésitais pas à répondre au professeur. L’autorité, ça ne me faisait pas peur, ma mère étant professeur d’allemand dans mon école, je savais que je m’en sortirais toujours», raconte-t-elle avec tendresse pour l’enfant déterminée qu’elle était.
À fleur de peau
Néanmoins, cette empathie cache une hypersensibilité qui lui joua de multiples tours. « À trop vouloir en faire, à débouler dans la vie des gens tel un tourbillon, elle s’est souvent épuisée à la tâche » confie sa mère. Et si Cynthia a une grande aisance à saisir les besoins de ses congénères, elle est de nombreuses fois blessée qu’on ne comprenne pas les siens. Comme écorchée par les actes des autres, elle a dû vite apprendre à se protéger.
Un voyage entrepris à l’âge de ses 17 ans va l’aider à prendre ce chemin. Elle part en 2014 pour l’Australie dans le cadre de ses études gymnasiales pour neuf semaines. Un périple qui va changer sa vie. La jeune femme vit chez l’habitant et rencontre sa correspondante, Ruby. « Cette rencontre est précieuse, car Ruby va métamorphoser ma perspective sur le monde et m’aider à avancer sur ce chemin de l’apaisement » Cynthia s’y plaît tant qu’elle repart au pays des kangourous, deux ans plus tard, pour une année entière. Pourtant, à son retour, une épreuve douloureuse l’attend.
Entre la vie et la mort
« J’ai failli mourir en rentrant d’Australie » révèle la jeune femme. Et par deux fois. Elle finit alitée à l’hôpital pour un problème aux amygdales, puis pour une septicémie qu’elle contracte lors d’un voyage en Europe de l’Est en août 2018. Entre ces deux moments dramatiques de sa vie, la jeune femme avoue avoir souffert d’une dépression liée à un burn-out. « Je n’ai pas pris le temps de digérer mon premier passage en clinique. J’ai continué ma vie, mais mon corps lui, n’est pas passé à autre chose aussi vite » lance Cynthia. Des propos confirmés à nouveau par sa mère. « Elle apprend gentiment, mais parfois au prix de sa santé, à mettre des limites et à les respecter ».
Se battre, oui, mais pas à n’importe quel prix. Pour continuer à aider les autres, Cynthia devait commencer par se respecter. Un travail de longue haleine, avoue-t-elle, et qui est loin d’être fini.
L’engagement politique, une évidence
Si elle s’était rendue compte très tôt du sexisme et de l’injustice sociale qui règnent dans notre société ainsi que des catastrophes liées à la crise climatique, c’est dès son entrée à l’université que son implication dans la lutte contre ces problèmes sociaux va s’intensifier. Elle entreprend un bachelor en sciences de l’environnement en septembre 2018. Une brèche s’ouvre et Cynthia se lance dans l’activisme sous la houlette d’Extinction Rebellion Lausanne, la branche lausannoise du mouvement international « dont l’unique but est d’apporter une justice écologique, climatique et sociale » comme on peut le lire sur leur site internet. Ils sont notamment connus pour leurs actions de désobéissance civile. Cynthia y voit l’opportunité de participer au changement. Un acte presque inévitable pour son ami Maël Fidanza, coprésident des Jeunes Vert·exs Vaud :« Cynthia est quelqu’un de très sensible et elle a parfaitement conscience des enjeux sociétaux auxquels nous faisons face. Je dirais que combiné à cette force qui l’anime et cette fidélité qu’elle a vis-à-vis de ses convictions, l’activisme s’est présenté comme une nécessité. »
Pourtant, très vite, ce mode de vie la fatigue. C’est trop. « Pendant mes études sur l’environnement, j’ai compris dès la première année que si nous ne réunissions pas nos forces pour prévenir la catastrophe écologique que nous encourons, nous allions tous crever. J’ai eu besoin de m’engager pour calmer mon éco-anxiété grandissante. Mais la désobéissance civile m’a épuisée autant physiquement que mentalement » révèle la jeune femme. Dans ce sens, Cynthia a trouvé un nouveau chemin pour continuer son combat : la politique. Aujourd’hui, elle avoue se sentir plus utile dans son rôle de coprésidente des Jeunes Vert·exs Vaud. « Sans cette rage et cette colère qui sont inhérentes au militantisme, il est nettement plus facile de réfléchir calmement au changement, d’écouter aussi et de transmettre à la jeune génération. C’est quelque chose qui me passionne. »
Et ce n’est pas Maël qui dirait le contraire : « Je crois que ce qu’elle aime particulièrement, c’est partager avec les autres, échanger, discuter… ». Une voie dans laquelle elle compte continuer avec une carrière dans la coopération internationale et dans l’écriture de livres, peut-être. Peu importe finalement, la jeune femme n’oublie pas son but principal : aider. Mais sans s’oublier.
À fleur de peau
Néanmoins, cette empathie cache une hypersensibilité qui lui joua de multiples tours. « À trop vouloir en faire, à débouler dans la vie des gens tel un tourbillon, elle s’est souvent épuisée à la tâche » confie sa mère. Et si Cynthia a une grande aisance à saisir les besoins de ses congénères, elle est de nombreuses fois blessée qu’on ne comprenne pas les siens. Comme écorchée par les actes des autres, elle a dû vite apprendre à se protéger.
Un voyage entrepris à l’âge de ses 17 ans va l’aider à prendre ce chemin. Elle part en 2014 pour l’Australie dans le cadre de ses études gymnasiales pour neuf semaines. Un périple qui va changer sa vie. La jeune femme vit chez l’habitant et rencontre sa correspondante, Ruby. « Cette rencontre est précieuse, car Ruby va métamorphoser ma perspective sur le monde et m’aider à avancer sur ce chemin de l’apaisement » Cynthia s’y plaît tant qu’elle repart au pays des kangourous, deux ans plus tard, pour une année entière. Pourtant, à son retour, une épreuve douloureuse l’attend.
Entre la vie et la mort
« J’ai failli mourir en rentrant d’Australie » révèle la jeune femme. Et par deux fois. Elle finit alitée à l’hôpital pour un problème aux amygdales, puis pour une septicémie qu’elle contracte lors d’un voyage en Europe de l’Est en août 2018. Entre ces deux moments dramatiques de sa vie, la jeune femme avoue avoir souffert d’une dépression liée à un burn-out. « Je n’ai pas pris le temps de digérer mon premier passage en clinique. J’ai continué ma vie, mais mon corps lui, n’est pas passé à autre chose aussi vite » lance Cynthia. Des propos confirmés à nouveau par sa mère. « Elle apprend gentiment, mais parfois au prix de sa santé, à mettre des limites et à les respecter ».
Se battre, oui, mais pas à n’importe quel prix. Pour continuer à aider les autres, Cynthia devait commencer par se respecter. Un travail de longue haleine, avoue-t-elle, et qui est loin d’être fini.
L’engagement politique, une évidence
Si elle s’était rendue compte très tôt du sexisme et de l’injustice sociale qui règnent dans notre société ainsi que des catastrophes liées à la crise climatique, c’est dès son entrée à l’université que son implication dans la lutte contre ces problèmes sociaux va s’intensifier. Elle entreprend un bachelor en sciences de l’environnement en septembre 2018. Une brèche s’ouvre et Cynthia se lance dans l’activisme sous la houlette d’Extinction Rebellion Lausanne, la branche lausannoise du mouvement international « dont l’unique but est d’apporter une justice écologique, climatique et sociale » comme on peut le lire sur leur site internet. Ils sont notamment connus pour leurs actions de désobéissance civile. Cynthia y voit l’opportunité de participer au changement. Un acte presque inévitable pour son ami Maël Fidanza, coprésident des Jeunes Vert·exs Vaud :« Cynthia est quelqu’un de très sensible et elle a parfaitement conscience des enjeux sociétaux auxquels nous faisons face. Je dirais que combiné à cette force qui l’anime et cette fidélité qu’elle a vis-à-vis de ses convictions, l’activisme s’est présenté comme une nécessité. »
Pourtant, très vite, ce mode de vie la fatigue. C’est trop. « Pendant mes études sur l’environnement, j’ai compris dès la première année que si nous ne réunissions pas nos forces pour prévenir la catastrophe écologique que nous encourons, nous allions tous crever. J’ai eu besoin de m’engager pour calmer mon éco-anxiété grandissante. Mais la désobéissance civile m’a épuisée autant physiquement que mentalement » révèle la jeune femme. Dans ce sens, Cynthia a trouvé un nouveau chemin pour continuer son combat : la politique. Aujourd’hui, elle avoue se sentir plus utile dans son rôle de coprésidente des Jeunes Vert·exs Vaud. « Sans cette rage et cette colère qui sont inhérentes au militantisme, il est nettement plus facile de réfléchir calmement au changement, d’écouter aussi et de transmettre à la jeune génération. C’est quelque chose qui me passionne. »
Et ce n’est pas Maël qui dirait le contraire : « Je crois que ce qu’elle aime particulièrement, c’est partager avec les autres, échanger, discuter… ». Une voie dans laquelle elle compte continuer avec une carrière dans la coopération internationale et dans l’écriture de livres, peut-être. Peu importe finalement, la jeune femme n’oublie pas son but principal : aider. Mais sans s’oublier.