Certains soins de beauté à domicile posent question. (Photo:DR)
Les services esthétiques à domicile connaissent une popularité croissante, sans que l'on en connaisse les chiffres exacts. Pratique et souvent plus abordable que les salons de beauté traditionnels, ils attirent une clientèle en quête de confort et de gain de temps. Cependant, cette tendance cache des risques importants, notamment en matière de sécurité et de conformité aux normes sanitaires et professionnelles.
Maria, 21 ans, raconte son expérience : "J'ai développé une infection sévère après une pose d’extension de cils à domicile chez une prestataire non diplômée. La colle qu’elle avait utilisée n’était pas faite pour les yeux et périmée. De plus, les outils n’étaient visiblement pas stérilisés." Comme Maria, de nombreux clients ont subi des pratiques non-conformes. Les dermatologues et les experts en santé publique alertent sur les risques d’infections, de réactions allergiques et de complications résultant de l’utilisation de produits de mauvaise qualité ou non adaptés. "Les produits non homologués peuvent contenir des substances toxiques. Je reçois constamment des patientes. Ces dernières se retrouvent avec des problèmes sérieux, jusqu'à perdre la vue. Il est important que ces prestataires soient certifiées dans les règles de l’art", déclare Dr L.B, ophtalmologue.
Kaylia, esthéticienne, depuis trois ans à domicile, partage son dilemme : "Nous essayons de respecter toutes les normes, mais le coût des équipements professionnels est prohibitif." Elle ajoute que certains de ses collègues contournent les règles pour offrir des services à des prix compétitifs. D’autres professionnels avouent des pratiques encore plus alarmantes. "Certains utilisent des produits achetés sur des sites non réglementés, sans se soucier de leur composition", confie une esthéticienne souhaitant rester anonyme. Ces divergences dans les pratiques révèlent un secteur hétérogène où la conformité aux normes n’est pas toujours la priorité.
La régulation et les lacunes
Les régulations existantes concernant les services esthétiques à domicile sont souvent floues ou mal appliquées. Contrairement aux salons de beauté, ces services échappent fréquemment aux inspections rigoureuses, permettant à des pratiques non sécuritaires de prospérer. En Suisse, la loi est claire: seuls les médecins et les infirmières formées sont autorisés à pratiquer les injections d’acide hyaluronique. Pourtant, de nombreux instituts de beauté proposent ces interventions sans respecter les réglementations en vigueur. L’attrait financier est souvent la motivation principale, avec des tarifs attractifs et des promesses de résultats immédiats.
La législation suisse cadre strictement les pratiques esthétiques pour garantir la sécurité et le bien-être des patients. La Loi fédérale sur les produits thérapeutiques (LPTh) stipule clairement que les injections d’acide hyaluronique relèvent du domaine médical et doivent être réalisées par des professionnels de la santé qualifiés. La Loi sur les professions de la santé (LPS) établit les exigences en termes de qualifications et de compétences pour exercer des interventions médicales ou paramédicales. Les normes d’hygiène et de sécurité définies par les autorités sanitaires cantonales garantissent que les établissements proposant des services esthétiques respectent des standards stricts pour prévenir les risques d’infections et d’accidents. "Il y a un vide juridique important, déclare une avocate vaudoise. Les prestataires à domicile ne sont pas soumis aux mêmes exigences que les salons de beauté, ce qui pose un réel problème de sécurité pour les clients."
Le fléau des certificats «bidons»
Dans un paysage auquel les services esthétiques à domicile gagne en popularité, une enquête menée par la RTS en 2022, révèle l’existence de certificats «bidons» permettant aux esthéticiennes d’effectuer des injections d’acide hyaluronique pour gonfler les lèvres, une pratique réservée aux médecins. Une série de dérivés préoccupante dans le domaine des interventions esthétiques. Elle dévoile que des esthéticiennes, après avoir suivi des formations douteuses, proposent ces injections, souvent sans respecter les normes de sécurité, ni être sous la supervision d’un médecin qualifié.
Face à ces dérives, les autorités sanitaires admettent leur impuissance à contrôler efficacement ces pratiques. Les esthéticiennes, n’étant pas habilitées à pratiquer des soins médicaux, échappent aux inspections régulières. Cette situation laisse un vide de règlement propice aux abus et met en danger la santé des clients. Des campagnes d’informations tentent de sensibiliser le public aux dangers potentiels et aux critères de choix d’un prestataire sûr. «Nous devons éduquer les consommateurs pour qu’ils demandent des preuves de conformité et de qualification», soutient la présidente d’une association de professionnels de l’esthétique.
Les services esthétiques à domicile, bien que pratiques, nécessitent une vigilance accrue de la part des consommateurs et des autorités. Une meilleure régulation, associée à une sensibilisation efficace, est essentielle pour garantir la sécurité et la satisfaction des clients. En attendant des mesures plus strictes, les consommateurs doivent faire preuve de discernement et privilégier les prestataires certifiés.
Maria, 21 ans, raconte son expérience : "J'ai développé une infection sévère après une pose d’extension de cils à domicile chez une prestataire non diplômée. La colle qu’elle avait utilisée n’était pas faite pour les yeux et périmée. De plus, les outils n’étaient visiblement pas stérilisés." Comme Maria, de nombreux clients ont subi des pratiques non-conformes. Les dermatologues et les experts en santé publique alertent sur les risques d’infections, de réactions allergiques et de complications résultant de l’utilisation de produits de mauvaise qualité ou non adaptés. "Les produits non homologués peuvent contenir des substances toxiques. Je reçois constamment des patientes. Ces dernières se retrouvent avec des problèmes sérieux, jusqu'à perdre la vue. Il est important que ces prestataires soient certifiées dans les règles de l’art", déclare Dr L.B, ophtalmologue.
Kaylia, esthéticienne, depuis trois ans à domicile, partage son dilemme : "Nous essayons de respecter toutes les normes, mais le coût des équipements professionnels est prohibitif." Elle ajoute que certains de ses collègues contournent les règles pour offrir des services à des prix compétitifs. D’autres professionnels avouent des pratiques encore plus alarmantes. "Certains utilisent des produits achetés sur des sites non réglementés, sans se soucier de leur composition", confie une esthéticienne souhaitant rester anonyme. Ces divergences dans les pratiques révèlent un secteur hétérogène où la conformité aux normes n’est pas toujours la priorité.
La régulation et les lacunes
Les régulations existantes concernant les services esthétiques à domicile sont souvent floues ou mal appliquées. Contrairement aux salons de beauté, ces services échappent fréquemment aux inspections rigoureuses, permettant à des pratiques non sécuritaires de prospérer. En Suisse, la loi est claire: seuls les médecins et les infirmières formées sont autorisés à pratiquer les injections d’acide hyaluronique. Pourtant, de nombreux instituts de beauté proposent ces interventions sans respecter les réglementations en vigueur. L’attrait financier est souvent la motivation principale, avec des tarifs attractifs et des promesses de résultats immédiats.
La législation suisse cadre strictement les pratiques esthétiques pour garantir la sécurité et le bien-être des patients. La Loi fédérale sur les produits thérapeutiques (LPTh) stipule clairement que les injections d’acide hyaluronique relèvent du domaine médical et doivent être réalisées par des professionnels de la santé qualifiés. La Loi sur les professions de la santé (LPS) établit les exigences en termes de qualifications et de compétences pour exercer des interventions médicales ou paramédicales. Les normes d’hygiène et de sécurité définies par les autorités sanitaires cantonales garantissent que les établissements proposant des services esthétiques respectent des standards stricts pour prévenir les risques d’infections et d’accidents. "Il y a un vide juridique important, déclare une avocate vaudoise. Les prestataires à domicile ne sont pas soumis aux mêmes exigences que les salons de beauté, ce qui pose un réel problème de sécurité pour les clients."
Le fléau des certificats «bidons»
Dans un paysage auquel les services esthétiques à domicile gagne en popularité, une enquête menée par la RTS en 2022, révèle l’existence de certificats «bidons» permettant aux esthéticiennes d’effectuer des injections d’acide hyaluronique pour gonfler les lèvres, une pratique réservée aux médecins. Une série de dérivés préoccupante dans le domaine des interventions esthétiques. Elle dévoile que des esthéticiennes, après avoir suivi des formations douteuses, proposent ces injections, souvent sans respecter les normes de sécurité, ni être sous la supervision d’un médecin qualifié.
Face à ces dérives, les autorités sanitaires admettent leur impuissance à contrôler efficacement ces pratiques. Les esthéticiennes, n’étant pas habilitées à pratiquer des soins médicaux, échappent aux inspections régulières. Cette situation laisse un vide de règlement propice aux abus et met en danger la santé des clients. Des campagnes d’informations tentent de sensibiliser le public aux dangers potentiels et aux critères de choix d’un prestataire sûr. «Nous devons éduquer les consommateurs pour qu’ils demandent des preuves de conformité et de qualification», soutient la présidente d’une association de professionnels de l’esthétique.
Les services esthétiques à domicile, bien que pratiques, nécessitent une vigilance accrue de la part des consommateurs et des autorités. Une meilleure régulation, associée à une sensibilisation efficace, est essentielle pour garantir la sécurité et la satisfaction des clients. En attendant des mesures plus strictes, les consommateurs doivent faire preuve de discernement et privilégier les prestataires certifiés.
