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Avec la fin de la crise, les Espagnols de Suisse rentrent au pays.

Samedi 9 Septembre 2017

Depuis 2013, les Espagnols de Suisse rentrent de plus en plus au pays. Le léger mieux de l'économie espagnole est la principale raison de ces départs. Le solde migratoire lui reste positif pour le moment car les étudiants continuent à arriver en Suisse.


Le consulat espagnol à Genève
Le consulat espagnol à Genève

Depuis quelques années, les Espagnols installés en Suisse ont tendance à rentrer en Espagne alors même qu'entre 2008 et 2015, un boom migratoire a été observé avec pas moins de 7281 Espagnols arrivés sur le territoire helvétique en 2015, un chiffre à mettre en parallèle avec les 2492 arrivées enregistrées en 2008. Il s'agissait à ce moment-là, pour la plupart, d'étudiants ou de jeunes travailleurs poussées à quitter leur pays d'origine par la crise financière et un taux de chômage de 25%. Aujourd'hui, la légère amélioration de l'économie ibérique semble les convaincre d'effectuer le voyage de retour.
 Solde migratoire positif
 Selon les chiffres du consulat espagnol à Genève, 1817 personnes dont 793 vivant dans le canton de Genève, 596 de Zurich et 428 de Berne, seraient retournés dans la péninsule ibérique en 2016. Une hausse de 736 individus par rapport à 2013. Joint par téléphone le consulat confirme cette tendance.
« Il y a effectivement une légère hausse des départs vers l'Espagne qui concerne les étudiants et les jeunes travailleurs venus trouver un meilleur avenir suite à la crise de 2008, mais aussi des travailleurs plus âgés entre 20 et 39 ans ainsi que des retraités. Ces derniers déménagent pour y finir leur vie et les travailleurs car ils ont trouvé un travail en Espagne suite à la légère croissance de l'économie ibérique. Il est rare qu'ils rentrent sans être sûrs d'avoir un travail », explique Juan Pablo De Laiglesia consul général d’Espagne à Genève.
« Nos chiffres ne sont pas aussi précis que nous le souhaiterions car, et même si c'est dans une proportion presque négligeable, il arrive que certains résidents ne déclarent pas leur départ afin de continuer à toucher des pensions en Espagne et en Suisse », nuance-t-il. Une pratique qui ne sera plus possible désormais avec l'échange automatique d'informations mis en place le 1er janvier dernier.  Reste qu'en dépit de cette tendance au retour, le nombre d'Espagnols qui arrivent en Suisse augmente depuis 2011. La hausse des départs est en effet contrebalancée par une immigration espagnole croissante composée pour l'essentiel d'étudiants venu étudier dans la Confédération.
 

Les Espagnols ne sont plus que la 6ème nationalité la plus représentée en Suisse

D'après les chiffres du mois de juin du Secrétariat d’État aux migrations (SEM), les Espagnols représentent 4,1% de la population Suisse, avec 83'746 habitants pour les 83'478 de 2016 et les 82'360 de 2015. Dans les années 1970, ils constituaient la 2ème population étrangère, avec un contingent de 121'239 personnes de nationalité ibérique sur le territoire helvétique. Aujourd'hui, les ressortissants espagnols ne sont plus que la 6ème nationalité la plus présente en Suisse, précédant les Italiens, les Allemands, les Portugais, les Français et les Kosovars. Il faut également prendre en compte les naturalisations des résidents d'origine espagnole ce qui nuance la proportion de la population ibérique présente en Suisse. Ce déclassement pourrait malgré tout s'accentuer dans les années à venir si l'augmentation du nombre de départs venait à se maintenir.

L’échange automatique d'informations, une crainte pour les Espagnols expatriés

Pour lutter contre l’évasion fiscale, l’échange de renseignements deviendra prochainement automatique entre les autorités fiscales suisses et étrangères. En vertu de la nouvelle norme mondiale relative à l’échange automatique de renseignement (EAR), la Suisse collecte des informations depuis le 1er janvier 2017. Toutefois, ces renseignements ne seront échangés de manière effective qu’à partir du 1er janvier 2018. Les renseignements qui seront transmis comprennent le numéro du compte, le numéro d’identification fiscale, le nom, l’adresse et la date de naissance des contribuables résidant à l’étranger et ayant un compte dans un autre pays, tous les types de revenus de capitaux, le produit total de la vente ou du rachat d'un actif financier ainsi que le solde du compte. La norme concerne aussi bien les personnes physiques que les personnes morales. Sont concernés les personnes qui résident en Suisse et qui possèdent un bien immobilier à l’étranger mais qui ne l’avaient jusqu’à présent jamais déclaré aux autorités helvétiques. Les communautés immigrées d’Italie, d’Espagne et du Portugal sont particulièrement touchées car elles doivent désormais déclarer leurs biens immobiliers au pays afin de pouvoir calculer leur taux d’imposition en Suisse. Les personnes concernées ont jusqu'à la fin de l'année pour se mettre en règle sous peine d’un rattrapage fiscal et d’une grosse amende. A noter que la rétroactivité s'appliquera sur les dix dernières années.

 


Miguel Hernandez


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