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« ABB ne va pas revenir en arrière ! »

Mercredi 29 Novembre 2017

Samedi 25 novembre, Unia avait donné rendez-vous aux Genevois Place du Molard pour manifester leur soutien aux salariés, en présence d’un invité de marque : le maire de Genève.


« Nos emplois restent là ! Pour une entreprise forte à Genève » : le slogan scandé par les manifestants faisait sens. La protestation fait suite à une semaine de négociation entre les salariés d'ABB Secheron et la direction. Quelques jours d'échanges contradictoires qui se sont conclus par un accord qui ne convient pas tout le monde : « Je suis relativement déçu car l’accord ne comporte aucune notion sur l'emploi et le maintien des emplois et surtout aucun retour en arrière sur les 150 emplois supprimés et la délocalisation en Pologne, je trouve cela grave », déplore Alain Perrat, ancien président de la commission du personnel et membre du syndicat Unia, qui a travaillé pendant 20 ans chez ABB. Et d’ajouter : «  ABB ne veut pas revenir sur la négociation d'un plan social ». 
Situation récurrente dans le canton
«Malheureusement, ce qui se passe chez ABB n’est pas un cas isolé,  on a observé ces dernières années avec un enchaînement de fermetures d'entreprises et de délocalisations comme Richemont ou Piaget. Ce sont tous des licenciements boursiers d'entreprises qui se portent bien, dénonce Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d'Unia Genève. Il a une place pour l'industrie à Genève mais on nous dit à longueur de journée que les travailleurs suisses sont trop chers ».
Un responsable à Syndicom fera également un parallèle avec ce que l'on vit dans le milieu de l'industrie graphique : « C'est quelque chose que l'on voit aussi dans l'industrie graphique. Par exemple avec Tamedia qui a encore licencié en ayant fait 170 millions de bénéfices. »
La manifestation a trouvé écho également chez les élus. Le maire de Genève, Rémi Pagani, a fait le déplacement pour soutenir les employés. «  On est de plus en plus dans une situation de monoculture de l'emploi. Il va arriver un coup de Trafalgar sur le tertiaire. En tant qu'ancien syndicaliste, je pense que les emplois industriels produisent de la richesse contrairement à d'autres emplois qui font de l'argent sur l'argent », a-t-il ainsi publiquement dénoncé. Une chose était sûre ce samedi : les salariés ne lâcheront rien.

Les raisons de la colère

Tout a commencé le 6 novembre. La direction d'ABB Sécheron annonce le démantèlement du site et la délocalisation de la production vers la Pologne. Après plus d'une semaine de consultation collective débutée le 13 novembre au sein du personnel d'ABB et entraînant une suspension de la production durant 6 jours, un accord permettant d'ouvrir des négociations a pu être trouvé. Toutefois, de nombreuses employés n'en connaissent pas « exactement » le contenu et d'autres le considèrent comme « une base » plus qu'une solution. Il devrait ouvrir la voie à des négociations pour sauver les 150 postes menacés de délocalisation.

Vincent Malaguti


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

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