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10 000 personnes unies contre le racisme à Genève

Jeudi 11 Juin 2020

« La vie des noirs compte aussi » ont scandé en cœur près de 10 000 personnes ce mardi 9 juin à Genève. La manifestation organisée par le collectif Black Lives Matter Suisse romande a rassemblé des femmes et des hommes noirs, blancs et métis de tous âges.


Crédit: Anaïs De Clerck
Crédit: Anaïs De Clerck
Dès 18 heures, la place Neuve s’est retrouvée ensevelie sous une nuée de pancartes. Outre les nombreux « Black lives matter » (« la vie des noirs compte »), on pouvait notamment lire « pays neutre, pays complice » ou encore « le silence est le plus grand des mépris ». De Bel Air au parc des Bastions, le monde affluait sans interruption. Des personnes noires, métisses mais aussi blanches se sont rassemblées malgré la météo menaçante, chantant et applaudissant.
Certains ressassaient les événements récents. Au premier plan, le meurtre de Georges Floyd, cet afro-américain mort étouffé par un policier blanc à Minneapolis le 25 mai dernier. L’affaire Traoré, chez nos voisins français, ou encore les noms d’hommes suisses victimes de violences policières étaient également énoncés. A 19 heures, après plusieurs discours prononcés par le collectif Black Lives Matter Suisse romande, la foule s’est agitée. Par respect pour les règles de sécurité sanitaires, seuls des groupes de 300 personnes étaient autorisés. Le cortège s’est alors divisé en une trentaine de pelotons, pour la plupart masqués et armés de désinfectant.
S’est alors engouffrée dans les Rues basses une ribambelle de manifestants tantôt enjoués, tantôt en colère. « Aujourd’hui, je me sens fière », a lancé une femme noire, « fière et soutenue ». En effet, les minorités n’étaient pas les seules à revendiquer leurs droits. Mais alors pourquoi ce besoin d’être présent en tant que blanc ? « Parce que c’est ce qui est le plus juste », affirme l’un d’eux. « On a beau être conscient de nos privilèges, on ne sait pas toujours quoi faire pour aider. Alors ça me semblait important de venir aujourd’hui, d’affirmer notre solidarité ».
Un genou à terre en signe de protestation
Une fois arrivé sur le pont du Mont-Blanc, alors que la pluie se mettait à tomber, le cortège a dédié une minute de silence au nom de toutes les victimes de racisme. Le tout en adoptant une posture symbolique : le genou gauche à terre. Ce geste, désormais politique, est repris du joueur de football américain Colin Kaepernick qui protestait déjà contre les violences policières aux Etats-Unis en 2016. Mais on retrouve aussi cette image chez Martin Luther King lors de la marche de la Selma aux Etats-Unis en 1965.
« No justice, no peace ! » (pas de justice, pas de paix) a résonné sous le passage des Alpes. Ce dernier s’est d’ailleurs retrouvé bondé pendant le reste de la soirée jusqu’à que l’ensemble des manifestants se rejoignent finalement au parc des Cropettes. Là, le collectif Black Lives Matter Suisse romande a rappelé les maîtres mots de la lutte : « patience, volonté et motivation ». Avant de conclure « la lutte continue, le vent tourne, continuons à nous battre ».

Anaïs De Clerck


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