gazette-geneve

Pourquoi les stades suisses romands ne sont-ils pas pleins?

Mercredi 24 Novembre 2021

En Suisse romande, les stades n’atteignent pas l’entièreté de leur capacité tandis qu’en Suisse alémanique, les fans sont au rendez-vous comme en témoigne l’enthousiasme régulier des supporters bernois, bâlois ou encore saint-gallois. Une différence marquée notamment par la culture distincte entre les deux régions.


En Suisse romande, les stades n’arrivent pas à faire le plein de supports aussi bien qu’en Suisse alémanique.  Un phénomène surprenant au premier abord, mais qui peut être expliqué par de multiples facteurs : disparités fortes en termes de supporters, des stades peu remplis et des gestions de clubs bien distincts. « Il y a une différence de culture entre les villes alémaniques et romandes. On le voit au niveau des chiffres, 10'000 personnes à Bâle ou Saint-Gall contre à peine 5'000 à Genève ou à Sion » constate Ugo Curty, journaliste pour le Blick.
En Suisse alémanique, certains clubs sont des institutions phares pour les villes. « Bâle et Saint-Gall sont des vraies villes de football. On peut y voir des drapeaux et plein de choses à l’effigie des clubs. Ce sont des villes qui ont moins d’attraits culturels et qui donc se tournent vers le football, ce qui n’est pas le cas à Genève ou à Lausanne » raconte Valentin Schnorhk, journaliste sportif pour les médias Suisse romands.
« Le public a perdu l’habitude d’aller au stade »
Ces dernières années, les clubs romands ont connu des difficultés, faillites en série pour le Servette FC en 2003, 2005, 2012 et 2015, relégation en deuxième division pour le Lausanne-Sport en 2018 et des saisons passées dans la seconde moitié du tableau pour le FC Sion. Sion n’a plus terminé dans la première partie du classement depuis 2016-2017. Des performances médiocres qui n’ont certainement pas poussé les fans à rejoindre les stades. Selon Julien Trébert, commentateur pour la web radio GE-Sports, la régularité des clubs alémaniques a fait la différence : « Si l’on prend l’exemple de Young Boys, ils ont suivi leur projet et sont champions suisses. Une ligne directrice que les romands n’ont pas. »
D’après Ugo Curty, ce sont ces récents déboires qui ont fait perdre l’envie aux jeunes d’aller aux matchs : « Je pense que le public et les jeunes en particulier ont perdu l’habitude d’aller au stade notamment à cause des 15-20 dernières années et de ces manques de résultats. » De son côté, la ligue temporise et ne préfère pas s’attarder sur le sujet : « Les aspects principaux pour de belles affluences se résument principalement par la pratique d’un football attractif, des bons résultats et donc du succès, » communique le service de presse de la Swiss Football League.
Le problème d’identification lausannois
Racheté en 2018 par la firme britannique Ineos, le Lausanne-Sport connaît également une autre difficulté : il est devenu le club satellite de l’OGC Nice, club appartenant également à Ineos. « Il y a un gros problème d’identification à Lausanne. L’équipe change chaque année et n’est composée quasiment que de joueurs étrangers et prêtés par Nice. Il n’y a que très peu des Vaudois » explique Julien Trébert. Un projet et une gestion de club qui est à double tranchant selon Ugo Curty, le club étant devenu international avec la firme anglaise Ineos et l’OGC Nice. « Le club aura besoin de résultats pour espérer reconquérir le cœur des fans. Même s’il y avait du monde récemment grâce au nouveau stade, il faut cependant voir sur le long terme. »
Les faillites servettiennes
Du côté genevois, ce sont les problèmes financiers qui ont plombé le club. « Servette a connu plusieurs faillites en peu de temps, en plus de se retrouver dans un stade peut-être trop grand » lance Valentin Schnorhk. Avec des faillites et changements de propriétaires incessants, le club n’a pas pu construire un projet stable, ce qui a conduit à une forte baisse de l’affluence. « Les supporters se sont sentis trahis par les propriétaires qui avaient des ambitions bien plus grandes que leurs réels moyens. » observe Julien Trébert.
Le manque de résultats sédunois
Du côté du FC Sion, l’affluence a chuté de 60% depuis la fin du huis-clos dû au manque de résultats. « En 2017-2018, il y avait 10'000 personnes en tribune contre à peine 4'000 maintenant. C’est très inquiétant » déplore Ugo Curty, manifestement inquiet face à la situation des Valaisans. Le chiffre fait mal mais s’explique notamment par le manque de résultats obtenus ces dernières années. « Les supporters voient très bien que le classement n’évolue pas dans le bon sens. De plus, la gestion de Constantin est connue des Valaisans, ce qui peut provoquer un ras-le-bol général » ajoute Valentin Schnorhk. Selon Julien Trébert, c’est effectivement Christian Constantin qui a une part de responsabilité : « Le football a changé et aujourd’hui, il n’est plus possible de changer d’entraîneur trois fois par année. Il faut de la stabilité, à Sion, il n’y en a pas et cela se traduit par un manque de performance qui entraîne une baisse du nombre de supporters. »

Ethan Fasnacht


L’Ecole de Iournalisme et de Communication de Genève

Populaire


Vidéos
Actualité
24/01/2018
Etudiants
1 sur 8

Inscription à la newsletter

Partager ce site

Flux RSS


CONTACT

Ecole de journalisme - Genève


www.ecole-journalisme.ch