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Pourquoi les jeunes hockeyeurs suisses peinent à se faire une place

Mercredi 11 Mai 2022

10 joueurs suisses font partie de la NHL (National Hockey League, championnat nord-américain) un chiffre encourageant mais qui cache mal la réalité. En Suisse, peu de juniors arrivent à intégrer les équipes adultes et ceux qu’ils le font peinent à y briller.


« Le championnat junior suisse est d’un très bon niveau, le rythme est à l’image des professionnels, 4-5 entraînements par semaine et deux matchs le week-end » constate Steve Burgener, ancien junior du Genève Servette Hockey Club et actuel joueur du SC Lyss. Malgré ce rythme élevé, la différence de niveau entre les jeunes et les adultes semble toujours aussi grande. Pour pallier à cela, Sébastien Telley, journaliste pour Radio Lac estime que les juniors doivent acquérir en expérience : « Pourquoi ne continuer à prêter des joueurs en Swiss League (deuxième échelon du pays) ce qui permettrait à certains de continuer à se développer et à s’habituer à l’intensité du hockey professionnel (ndlr. Un prêt est d’une durée limitée et le contrat appartient toujours à l’équipe qui prête le joueur). »
Zürich et Zoug en avance
Les prêts en Swiss League, les Zurichois ont vite compris que l’idée était bonne. Le club a créé les GCK Lions, une équipe de Swiss League à part entière, notamment composée des meilleurs espoirs de Zurich. Un passage en deuxième division qui permet d’accumuler de l’expérience et de s’habituer à l’intensité du jeu des adultes. « Le passage en Swiss League est utile aux jeunes, c’est pour cela que Zoug a fait de même avec son académie. Ils ont pu construire de meilleures infrastructures que n’importe où ailleurs dans le pays. » lance Sébastien Telley. Reste cependant que, toutes les équipes du pays n’ont pas le budget pour améliorer le mouvement junior et les infrastructures nécessaires.
Les modèles nord-américains
L’endroit où les infrastructures sont les plus développées, c’est évidemment l’Amérique du Nord. Alors les meilleurs jeunes de Suisse, où peu arrivent à percer en professionnel, et préfèrent aller voir ailleurs : « La plupart des meilleurs joueurs partent au Canada ou aux États-Unis, où il y a une possibilité de vite progresser avec de très bonnes infrastructures, tout en étudiant dans une bonne université » explique Cyrill Pasche, ancien joueur professionnel et journaliste pour Sports-Center. Ainsi, Matteo Lamoureux, actuel junior du HC Lugano, a fait le choix de rejoindre les Etats-Unis pour développer son jeu : « En Amérique du Nord, on cherche les points forts du joueur afin de les développer encore plus alors qu’en Suisse, le jeu est beaucoup plus structuré et encadré ». Malgré ces bons points, le seul défaut de l’Amérique du Nord pour un Européen est son niveau, les équipes canadiennes ou américaines n’ayant pas besoin de recruter des Européens tant les jeunes sont bons et habitués à leur championnat : « Un Suisse aura plus de chance de se faire remarquer en Suède. Au Canada, c’est plus difficile car il y a beaucoup de concurrence et le petit Européen, sauf talent hors-norme, ne sera pas forcément mis sur le devant de la scène » tempère Cyrill Pasche.
La Suède, le nouvel eldorado des jeunes joueurs
Résultat : plusieurs joueurs suisses ont rejoint la Suède dans les dernières années, parmi lesquels on peut citer notamment Kevin Fiala, joueur du Minnesota Wild en NHL ou actuellement, le très prometteur Lian Bichsel. Pourquoi rejoindre les pays nordiques ? « Du côté de la Finlande ou de la Suède, le domaine du sport-étude est bien plus poussé qu’en Suisse, tout est mis en place afin que le joueur puisse penser au hockey sans se soucier des études. En Suisse, des efforts ont été faits mais nous en sommes encore loin » conclut Cyrill Pasche.
 

Ethan Fasnacht


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